Avec pas moins de 41 années de carrière chez Avipro, Thierry nous offre un aperçu exclusif de son parcours avant de passer le flambeau à Denis-Claude Pilot.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au cours de votre carrière ?
Lorsque j'ai rejoint le Groupe, l'économie nationale traversait une période difficile, marquée par une faible consommation et un pouvoir d'achat limité. C’était compliqué de convaincre afin d’obtenir des financements pour le développement de la filière. J'ai alors été frappé par l'esprit d’équipe qui régnait sous la direction de l'époque ; Michel de Spéville et Pierre-Yves Pougnet. Malgré des ressources limitées, nous avons pu obtenir des résultats positifs en faisant preuve de solidarité et de débrouillardise.
L'isolement du pays à cette époque a été un autre défi majeur. La communication se limitait au télex, au fax et aux lettres, et cela prenait 15 à 20 jours pour obtenir l’opinion d’un interlocuteur en Europe, les USA ou le Canada.
Votre plus grande fierté ?
C’est d’avoir contribué à développer des valeurs humaines au sein de l'entreprise. Mon objectif était de bâtir des équipes unies et solidaires, d'identifier les potentiels et de les développer. Ensemble, nous avons su repérer des talents prometteurs. Nous les avons formés et accompagnés dans leur évolution.
Quels sont les défis auxquels Avipro doit faire face aujourd’hui ?
L'élevage connaît des défis croissants, avec une fragilité exposée par la pandémie de Covid-19. Malgré une résilience remarquable, des menaces persistantes, telles que la grippe aviaire qui a frappé durement, entraînant des pertes massives en France l'année dernière et touchant actuellement l'Afrique du Sud.
L’Ile Maurice n’est pas à l’abri de ces fléaux. Nous devons être très vigilant tant au niveau national qu’au niveau de Avipro.
Le manque de main-d'œuvre au niveau national et surtout de la filière reste un des défis notables. Avipro doit être innovant en investissent dans la mécanisation, la formation de nos collaborateurs et surtout se remettre en question afin de revoir nos manières de travailler.
Vous laissez derrière vous…
Une entreprise solide et prospère, construite avec une équipe exceptionnelle. J’ai peut-être un regret : certains projets demeurent inachevés. Mais il est temps de passer le relais ! Je suis convaincu de la compétence de ceux qui continuent à faire vivre l’entreprise et place toute ma confiance en Denis-Claude. C’est donc avec l'esprit serein que je quitte cette compagnie aujourd’hui.
Des conseils pour les nouveaux chez Avipro ?
Être vrai, rester humain, et saisir toutes les opportunités qu’offre le Groupe pour un développement personnel continu. Cela comprend bien évidemment des formations, des coachings, mais il faut aussi savoir se remettre en question. Chacun de nous possède des faiblesses et des forces ; identifier nos faiblesses peut nous aider à créer des opportunités !
Il est tout aussi important pour chacun de maintenir un équilibre entre vie sociale, vie professionnelle et vie familiale, bien que concilier ces trois aspects puisse être complexe. Je crois fermement que chaque personne a la possibilité de réussir de manière équitable, et il revient à chacun de saisir les opportunités plutôt que d'attendre qu'elles se présentent d'elles-mêmes.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Je quitte la direction d’Avipro, mais je reste engagé envers le Groupe Eclosia et participerai à quelques missions au cours des prochaines années. Cette transition me permettra de consacrer plus de temps à ma famille et à mes loisirs. J'envisage de renouer avec mes passions ; principalement le golf, la randonnée en montagne, et la plongée sous-marine. Le sport en général sera une priorité ! Ensuite, mon grand projet pour l'année prochaine consiste à parcourir le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et découvrir ses paysages magnifiques.
C’est tout le bonheur qu’on lui souhaite !
